La crise du Covid-19 va t’elle mettre en péril l’un des secteurs les plus porteurs de notre économie? C’est un fait peu probable, puisque selon les études des principales crises du siècle dernier, ce secteur a dans le passé su montrer son incroyable capacité à trouver de nouvelles solutions et saisir les opportunités pour satisfaire une clientèle qui ne perd pas le goût du voyage et de l’aventure.
C’est d’ailleurs lors de ces crises majeures que des mutations se font, et que de nouvelles pratiques et destinations apparaissent.
LES MICROS-AVENTURES, LE SLOW TOURISME: LES NOUVEAUX TOURISME 2020
Rassurez-vous, les acteurs du tourisme sont unanimes sur le fait que les voyageurs reviendront aux sources et un tourisme de proximité va rapidement s’installer durant l’été 2020.
Avec la fermeture des frontières à durée indéterminée, une évolution du virus incertaine et une envie de liberté inconditionnelle, ceux sont 40% des français qui envisageraient de prendre cette opportunité pour visiter leur région d’habitation.
Amenitiz vous présente le concept des micro-aventures.
Popularisé par Alastair Humphreys (“Aventurier de l’année 2012” National Geographic), ce terme défini un séjour d’une courte durée (1 à 3 jours), bon marché, local et simple à organiser.
“Une micro-aventure est à l’aventure ce que l’expresso est au café: un concentré de saveurs et d’excitants”. Alastair Humphreys
Quelques exemples nous montrent la croissance de ce type de tourisme en France notamment avec le site internet Chilowé (la communauté des micros-aventuriers), Helloways (qui regroupe les randonnées à faire près de chez vous) ou encore le nouveau guide Lonely Planet, intitulé Micro-Trips.
Ce tourisme a le vent en poupe, puisqu’il coïncide bien avec la tendance touristique globale du Slow tourisme et de la Staycation (des vacances à la maison ou près de chez vous plutôt que de voyager dans un autre endroit). Le Slow tourisme fait prendre de la vitesse au tourisme local dans les territoires. Les gens se rendent compte de l’urgence climatique, et commencent à limiter leurs voyages comprenant notamment le transport aériens considéré comme polluant, d’où l’apparition du terme suédois “flyg skam” qui s’est répandu en Europe récemment (“honte de prendre l’avion”). Selon Clément Lhommeau, fondateur de Helloways “les touristes veulent consommer différemment, durablement. De plus en plus, on se rend compte qu’il y a des belles aventures et des paysages incroyable à seulement quelques km de chez nous”
LES GÎTES ET CHAMBRES D’HÔTES DOIVENT ÊTRE PRÊTS À RECEVOIR CETTE CLIENTÈLE
Il est important que les acteurs tels que les chambres d’hôtes et petits hôtels soient prêt à accueillir cette clientèle de proximité, de micro-aventures, en leur proposant des itinéraires hors des sentiers battus, des expériences, puisqu’il y a une réelle volonté de ralentir, de s’éloigner du tourisme de masse et de profiter d’échappées courtes pour se reconnecter à la nature et aux choses simples de la vie. C’est vers de petites structures que les français se tourneront davantage.
La confédération des acteurs du tourisme (CAT), dans son rapport paru mi avril, estime une baisse des activités pour les croisiéristes et les agences de voyage, mais que “la priorité des français passera avant tout et d’abord par des vacances en France”.
Même si les établissements qui travaillent essentiellement avec une clientèle étrangère seront impactés et verront baisser leurs taux d’occupations par rapport à cette clientèle, il faudra adapter sa stratégie pour récupérer sur le segment domestique, qui lui sera stimulé par cette crise économique que nous traversons.
Les destinations de sur-tourisme se verront moins fréquentées, mais le tourisme domestique se répartira de façon plus homogène sur le territoire français, bénéficiant aux petites et moyennes structures. Après cette période de transition que sera l’été 2020, il faudra également s’attendre à un retour en force de la demande étrangère, avec “un recours plus important aux professionnels du tourisme pour accompagner et organiser leur déplacement”.