L’impact écologique du trafic aérien perturbe les voyagistes

Avec l�essor des compagnies low cost, voyager en avion est � la port�e de tous. Aujourd�hui, un billet d�avion peut co�ter moins cher qu�un billet de train. Ce mode de transport est tr�s appr�ci� des voyageurs pour sa rapidit� mais c�est aussi le plus polluant � cause des �missions de GES (gaz � effet de serre). Ce constat se r�percute sur les offres des voyagistes qui proposent souvent des vols long-courriers dans leurs formules de vacances. Face � des voyageurs de plus en plus concern�s par les enjeux climatiques, il est essentiel pour les professionnels du tourisme de revoir leur mod�le �conomique.

L�avion, le mode de transport le plus polluant

L�explosion du trafic a�rien au cours des derni�res ann�es a provoqu� une hausse significative des �missions de CO2 : +21% en 3 ans. Aujourd�hui, l�avion est consid�r� comme le transport le plus polluant, loin devant le train. Responsable de 3% des �missions de GES mondiales, le secteur a�rien est dans le collimateur des mouvements �cologistes. Ce m�contentement peut se justifier par un simple constat : l�avion est le seul mode de transport exempt� de taxes environnementales. Cette d�cision remonte � la Convention de Chicago. A l��poque, de nombreux pays ont sign� un accord pour emp�cher la taxation du k�ros�ne (le carburant utilis� dans les avions) afin de d�velopper le transport a�rien. Or, cet objectif a largement �t� atteint, le r�chauffement climatique est devenu la priorit�.

Des mesures ont �t� prises pour r�duire l�empreinte �cologique laiss�e par les avions. Le programme CORSIA, adopt� par les 191 Etats membres de l�OACI (Organisation de l�Aviation Civile Internationale), vise � plafonner les �missions de GES du secteur a�rien au cours des prochaines ann�es. En parall�le, le Br�sil, les Etats-Unis et le Japon imposent une taxe sur le k�ros�ne pour les vols domestiques. Aujourd�hui de nombreux pays europ�ens sont �galement favorables � l�instauration d�une taxe. La d�cision est entre les mains de nos dirigeants.

La r�action des voyageurs

Depuis quelques ann�es, de plus en plus de voyageurs prennent conscience de leur impact sur l�environnement. En effet, l��tude r�alis�e par la soci�t� BVA en collaboration avec Les Entreprises du Voyage sur l�impact du r�chauffement climatique sur les habitudes de voyage en avion est sans appel. La majorit� des fran�ais, � 82%, se soucie du r�chauffement climatique. Pr�s de 63% sont m�me dispos�s � changer leurs habitudes de voyage pour limiter leur empreinte carbone lors de leurs d�placements. De plus, une part des voyageurs est pr�te � opter pour une destination plus proche mais aussi � privil�gier l�usage de transports moins polluants, quitte � abandonner d�finitivement l�avion. Ainsi, le r�chauffement climatique est en train de bouleverser les habitudes des voyageurs.

En Su�de, le m�contentement des voyageurs va plus loin. Le Flygskam, � honte de prendre l�avion �, a entra�n� une baisse du trafic a�rien. Maja Ros�n et Lotta Hamar appellent au boycott de ce mode de transport � travers leur campagne � We Stay on the ground �. D�sormais, un bon nombre de su�dois d�cide de revoir l�organisation de leurs vacances pour privil�gier des modes de transport moins gourmands en carbone. Face � cette probl�matique environnementale, les attentes des voyageurs �voluent. Les professionnels du tourisme doivent donc r�agir.

Les strat�gies � d�velopper par les experts du voyage

Bien que les �missions de CO2 soient produites par les avions, les voyagistes sont aussi concern�s par ce probl�me �cologique. Comme nous l�avons vu les exigences des voyageurs se transforment. Il y a une v�ritable prise de conscience de la part des citoyens. Les acteurs du tourisme sont donc incit�s � revoir leur strat�gie RSE afin de satisfaire les nouvelles attentes des clients.

Ce changement de strat�gie passe par une transformation des offres :

Promouvoir des destinations plus proches et accessibles avec des transports moins polluants

Proposer aux voyageurs des vols plus �cologiques. L�ONERA travaille sur des mod�les d�avions �lectriques qui pourraient �tre commercialis�s d�ici 2030.

Commercialiser des offres de voyage faibles en �missions de GES

Cibler la population locale aux alentours des r�sidences de tourisme

Sensibiliser les voyageurs sur les projets de compensation carbone. Les voyagistes pourraient communiquer une liste de projets dans lesquels les voyageurs peuvent investir pour compenser les �missions de GES �mises lors de leur voyage.

L�entreprise WTTC (World Travel and Tourism Council) envisage de recenser les acteurs du tourisme impliqu�s dans la r�duction de l�empreinte carbone. Ce guide permettrait aux voyageurs d�identifier facilement les entreprises sensibles � cette probl�matique.

A quelques mois des grandes de vacances, une partie des voyageurs envisage de changer leurs projets pour cet �t�. En cause, une prise de conscience sur l�impact environnemental du secteur a�rien. D�sormais, les voyageurs souhaitent privil�gier d�autres modes de transports plus � propres � pour limiter les �missions de GES. Ce changement d�attitude doit �tre vu comme une opportunit� pour le secteur du tourisme. Proposer des offres plus respectueuses de l�environnement est une strat�gie fructueuse sur le long-terme pour les experts du voyage. Les effets seront positifs aussi bien pour les clients, les voyagistes mais aussi pour notre plan�te.